Résumé
Analyser la victimisation de l’Afrique dans la lutte contre les changements climatiques apparait dans un contexte où la 25e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 25) a été un échec pour les États africains. En effet, l’Afrique est le continent qui subit le plus les effets des changements climatiques à cause de sa pauvreté généralisée et de son manque de capacité d’adaptation. Selon Lynn T. White Jr, les racines historiques des changements climatiques sont d’origines culturelle et religieuse.
Pour pallier ce phénomène, la communauté internationale sous l’égide des Nations Unies a organisée en 1992, la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement où a été signé la Convention Cadres des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Au sortie de cette grande rencontre internationale, a été décidé à l’unanimité que s’organisera une conférence des parties chaque année afin d’élaborer des politiques publiques internationales dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. Tel est le cas de la COP 21 à Paris en 2015, et tout récemment, la COP 25 à Madrid en décembre 2019. Cependant, le constat observé lors de ces COP est déplorable pour l’Afrique. En effet, lors de la dernière COP, le continent africain en sort mécontent du fait que les points stratégiques qui étaient à l’ordre, à savoir le marché des émissions de crédits de carbone ont été renvoyés pour la prochaine rencontre internationale. Or la participation de l’Afrique dans la résolution du problème climatique dépend majoritairement du financement alloué par les pays industrialisés. De là nait une dépendance de l’Afrique envers les pays industrialisés.
Face à ce délaissement rencontré par les pays d’Afrique dans le processus de résolution de la crise climatique, l’interrogation est celle de savoir : comment se sociologise la victimisation de l’Afrique dans la lutte contre les changements climatiques ? Nous pouvons dire d’emblée que l’Afrique est victime de l’injustice des changements climatiques et cela s’exprime de facto par sa faible émission des gaz à effet de serre et aussi à cause d’un financement « palliatif » des pays industrialisés. Pour le démontrer, l’usage des méthodes, davantage, qualitatives (études documentaires et de contenus) vont nous permettre d’analyser cette victimisation de l’Afrique dans le processus de lutte contre les changements climatiques.
In Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement, N°1, Décembre 2020, pp. 7-13.
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Michel Romain AWONO MBALLA
Doctorant en sciences politiques à l’Université de Douala (Cameroun)
