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Transition énergétique et révolution digitale : les nouveaux dogmes écolo-technologiques se feraient-ils en fait au détriment des pays du Sud et de la protection environnementale ?

Résumé

Ayant pris enfin conscience pour la plupart d’entre eux des enjeux du dérèglement climatique sur notre futur ainsi que de celui des générations à venir, il n’en restait pas moins aux 196 parties signataires de l’Accord de la COP21 en 2015 de répondre à la question de savoir comment on parvient à tenir les objectifs pris qui permettront d’obtenir les résultats escomptés. Au-delà du fiasco de la COP25 qui a démontré le peu d’empressement et d’actions significatives de certains pays signataires pour agir contre le réchauffement climatique, les états-majors économico-industriels des pays de l’hémisphère Nord ont pris les devants en poussant les concepts de transition énergétique et de révolution digitale comme les seuls remèdes labellisés « Écologique certifié » aux dérèglements climatiques.

Il apparaît plus clairement qu’il n’en est rien et que ces deux antidotes servent plutôt des politiques de domination du Nord sur le Sud en visant l’accaparement systématique de nouvelles ressources, de nouveaux territoires. Imaginer que nous pourrions passer dans les prochaines années, d’une production d’énergie carbonnée basée sur les ressources fossiles à une production d’énergie 100% renouvelable incluant le scenario d’une mobilité verte est non seulement irréaliste mais bien plus, cela sera un facteur aggravant du réchauffement climatique et un passeport pour un colonialisme « greenwashed ».

Nous devons considérer qu’il faudra s’appuyer sur un mix de production d’énergie beaucoup mieux équilibré entre les différentes sources d’énergie, de limiter drastiquement les plus polluantes et de ne pas tomber dans des intransigeances dogmatiques déraisonnables et irresponsables. Il faudra aussi y associer des investissements massifs dans les réductions de consommation d’énergie et de performance énergétique de nos infrastructures. Enfin, il est crucial que les pays du Sud s’organisent en contrepoids puissant afin de faire valoir leurs droits et surtout de définir leur propre projet sociétal en tenant compte des prochaines décennies.

In Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement, N°1, Décembre 2020, pp. 113-120.

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Olivier TREMOUILLE
Directeur Business Application Power Conversion

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