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Édito RPAE n°1 | La place des pays africains dans les enjeux climatiques

Nous sommes heureux de vous compter parmi nos lecteurs et lectrices. La Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement est une quadrimestrielle désireuse d’associer des contributeurs africains du continent et de la diaspora à des praticiens afin de réfléchir sur les problématiques touchant aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques en Afrique. Cette revue s’efforcera d’unir toutes les forces intellectuelles intergénérationnelles pour repenser les défis environnementaux en Afrique sous un angle pluridisciplinaire.

Ce premier numéro de la Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement est dédié à la place des pays africains dans les enjeux climatiques, et dont les effets se font ressentir sur le continent africain. En effet, beaucoup d’États africains subissent déjà les effets du changement climatique tels que les cyclones, les inondations, la sécheresse, la déforestation… Rappelons qu’en décembre 2019 s’est tenue à Madrid la 25e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP25). L’objectif était que les États parties à l’Accord de Paris revoient à la hausse leurs engagements au regard de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

A cet égard, nous avons soulevé plusieurs interrogations, notamment la suivante : quels sont les défis pour les pays africains face au changement climatique ? Pour apporter un début de réponse au fiasco de la COP25, plusieurs solutions sont livrées à travers les onze articles qui composent ce dossier spécial.

Le continent africain sort souvent « victime » des stratégies arrêtées durant les COP, les discussions finalement mises sur la table au cours de la 25e conférence des Parties ont été un échec pour les États africains. A cela s’ajoute aussi la nécessaire reconnaissance d’un statut spécial pour l’Afrique qui est un élément régulièrement soulevé par les participants africains aux négociations climatiques. La question du financement climatique est l’autre point délicat qui reflète l’influence limitée des pays africains, étant les moins contributeurs au réchauffement climatique.

Le rôle des acteurs non-institutionnels est primordial afin de rendre effectif les objectifs de l’Accord de Paris, ceux-ci doivent s’engager dans la lutte contre le changement climatique : nous avons ici une illustration à travers les actions menées par les associations environnementales au Cameroun qui œuvrent dans la mise en application des politiques climatiques. Les mécanismes de la démocratie environnementale sont à renforcer afin de permettre aux entreprises et à la société civile de prendre part aux préoccupations environnementales. Est également analysée la difficile formulation de l’indemnisation du préjudice écologique en droit international, à travers la chronique d’opinion libre relative à la décision historique de la Cour internationale de justice rendue le 2 février 2018.

Au niveau local, certaines régions africaines sont plus affectées par le changement climatique : c’est ce que révèle l’étude de terrain menée dans le quartier de Mbuku situé à Kinshasa en République démocratique du Congo, l’enjeu a été de vérifier les informations reçues en matière d’impact climatique par la population locale. De plus, l’autre effet du changement climatique est dû aux crises hydro-environnementales survenues dans le bassin du lac Tchad. En outre, pour pallier ce problème de pénurie en eau, la gestion des ressources en eaux partagées en Afrique serait une approche qui va permettre d’adapter les régions affectées. Par conséquent, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) quant à elle pourrait limiter la croissance dans l’exploitation des ressources naturelles en Afrique. Les multinationales devraient intégrer ce concept dans la vision économique, sociale et environnementale de leurs activités industrielles, afin d’assurer le développement en Afrique dans le respect de l’environnement et du droit des populations africaines. Enfin, l’accaparement des ressources primaires terrestres aussi appelées « terres rares » risque de conduire à la destruction des milieux naturels en Afrique. Dès lors, il faut repenser les idées de transition énergétique et de révolution digitale tant prônées en Occident, et qui non seulement ne profitent pas suffisamment aux populations africaines mais en plus les dépouillent de leurs matières premières.

Ainsi, l’ensemble des articles qui suit, analyse et challenge la position attribuée aux États africains dans le concert de la stratégie climatique, notamment au sortir de la COP25 afin que leurs positions sur les enjeux climatiques soient enfin audibles au niveau international.

In Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement, La place des pays africains dans les enjeux climatiques, N°1, Décembre 2020, pp. 5-6.

Chancia IVALA
Juriste en droit de l’environnement
Présidente Jeunesse Africaine pour l’Environnement

Lire un extrait :

NOTE : Vous pouvez vous procurer un exemplaire du n°1 de la revue en faisant une commandant ici.

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