Thème : « La valorisation des produits connexes forestiers »
La neuvième édition de la Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement éditée par l’association Jeunesse Africaine pour l’Environnement (JAE) est consacrée à la valorisation des produits connexes forestiers, et sera publiée au mois d’Août 2023, en collaboration avec l’association pour le Développement et l’Innovation de la Bioéconomie en Afrique (ADEIBA).
En Afrique, les États de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Central (CEMAC) mettront en application leur décision du Comité de pilotage du Comité Régional de l’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo (CRIB), une rencontre qui s’est tenue le 10 juin 2022 en vue d’interdire l’exportation des grumes non transformées issues de leurs forêts respectives dès le mois de janvier 2023.
Cette décision permettrait une augmentation des unités de transformations locales, mais aussi de donner une valeur ajoutée aux produits semi-finis ou finis pour l’exportation. En parallèle, on enregistre déjà pour le Gabon depuis 2010 une application d’interdiction d’exportation de ses grumes dans sa stratégie politique de développement de la filière forêt-bois.
En revanche, le constat fait à l’heure actuelle est le manque de valorisation des connexes (rebus de sciages, écorces, sciures, souches et branches) issus des premières transformations des bois exploités qui représentent environ 7 millions de m3: une donnée du tableau de bord de l’économie gabonaise en 2021 rien que pour la transformation primaire. En majorité, ces connexes sont utilisés pour la production de chaleur (environ 10%), pour le séchage du bois dans les scieries ou tout simplement brûlés par les acteurs économiques (85%) ; sachant que sous d’autres cieux, cela représente une matière première valorisée pour différents domaines à l’exemple des biomolécules extraites des écorces et valorisées en cosmétique, en agro-alimentaire, en pharmacologie et bien autres.
Tel est le cas concret de la Finlande qui est recouverte à 76% de son territoire par la forêt principalement constituée d’épicéa, de pin sylvestre et de bouleau. Ces ressources représentent plus de 50 millions de m3 de bois exploitables pour des applications traditionnelles telles que la construction, le papier, le carton, la pâte chimique et l’énergie. La gestion durable et contrôlée de la forêt finlandaise, développe des usages innovants en bioéconomie dont le secteur forêt contribue à 48%. En effet, le pays vise des revenus à plus de 100 milliards d’euros et la création de plus de 100 000 emplois d’ici 2025. Pour atteindre ces objectifs, des investissements entre 2014 et 2024 dans différents secteurs tels que les entreprises de transformation du bois (1 milliard d’euros), la recherche et l’innovation (0,5 milliards d’euros) et la mise en place de phase pilote et démonstration (0,6 milliards d’euros) ont été réalisés. Ce modèle économique a déjà une structuration et maturation sur le territoire Canadien.
Cette décision d’interdire l’exportation des grumes par les pays de la région CEMAC représente une opportunité à l’ensemble de la région pour penser à la valorisation des connexes bois générés par les sociétés de transformation et d’exploitation du bois. Elle représente en effet plus de 268 millions d’hectares de forêt. Cette richesse permettrait d’optimiser l’activité de ce secteur et de développer une économie bas carbone ou/et bioéconomique à l’exemple du modèle finlandais et canadien en produisant par exemple des produits de chimie verte (solvants, peintures, encres, cosmétiques), des carburants routiers (biodiesel et bioéthanol), du textile et de la matière première pour des matériaux innovants biosourcés. Cela constituerait une véritable opportunité pour la région de développer une telle économie non seulement pour le développement des pays concernés mais de léguer aux générations futures un modèle de développement et économique durable.
Date limite de soumission des résumés d’article : 20 mars 2023.
Date de publication: Août 2023.
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