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Le territoire sénégalais confronté aux enjeux du développement durable

Manifeste et actions environnementales de l’Association Grain d’Espoir Sénégal

Comme le souligne l’ONG Greenpeace USA[1], seulement 9% de toutes les matières plastiques produites dans le monde sont recyclées et nous devons ainsi aller au-delà du « mythe du recyclage » en réduisant cette source de pollution en amont. Le projet de l’Association humanitaire Grain d’Espoir Sénégal cherche à trouver de réelles solutions de recyclage et à réduire aussi cette source de pollution à la base (avec, par exemple, le travail associatif de juristes environnementalistes qui veilleront au contrôle environnemental de toutes les phases du projet ainsi qu’à la contribution d’initiatives et de suggestions de lois). Nous devons trouver comment sensibiliser, inciter les habitants à jeter moins et à trier plus les déchets. Un Rapport du WWF sur la pollution plastique mondiale, datant de 2019, précise que « l’industrie du plastique devrait doubler sa pollution dans les océans d’ici 2030 et pourrait ainsi atteindre les 300 millions de tonnes. (…) Ces débris de plastique sont une menace pour la faune : plus de 270 espèces ont été blessées à cause du matériel de pêche abandonné et autres matières plastiques ».

Très récemment encore, des chercheurs scientifiques ont découvert qu’en raison de cette source de pollution, des microplastiques sont désormais présents dans les tissus et organes des êtres humains[2]. La pollution plastique est l’un des problèmes majeurs auquel le Sénégal est confronté. Les poches, les sachets, les récipients et les emballages plastiques prolifèrent dans le pays et sur ses routes. D’après l’auteur Moustapha SOW [1998][3], 40% des ordures (près de 120 m3) sont traitées et évacuées par les Services Municipaux mais un important nombre de quartiers ne sont pas bien desservis. « La saison des pluies, quand la nappe phréatique remonte et vient se mélanger avec l’eau stagnante, [amplifie le problème de la pollution plastique]. Les ordures en moyenne sont composées de 51% de sable, 41% de matière fermentée, sable (compost), 3% de plastique, 3% de ferrailles et 3% de déchets divers ».

Presque tous les produits que nous utilisons au quotidien sont conditionnés et emballés dans des sachets ou poches plastiques. Ils sont devenus presque incontournables dans notre vie quotidienne. Toutefois ces sachets plastiques ont des conséquences néfastes sur notre environnement. Il s’agit d’un fléau aux conséquences multiples : sur la faune, la flore et la santé publique de la population. Conscients des dangers de cette pollution particulière, le Président de la République, son Excellence M. Macky, adopte la loi n°2015-09 du 21 avril 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage. Il y encourage la gestion rationnelle des déchets plastiques. Malgré cette loi importante sur l’interdiction des sachets en plastique à usage unique de moins de 30 microns, le marché Sénégalais continue d’être inondé de sachets plastiques chaque jour. Par conséquent, ces derniers continuent de faire partie du décor des grandes villes, des plages, des rues… détériorant ainsi le cadre de vie de la population.

Avec l’acte 3 de la décentralisation, les collectivités locales doivent faire face à la gestion de tonnes de déchets (plastiques et autres) avec des moyens financiers limités. La Ville de Saint-Louis se situe au Nord du Sénégal. Avec une population estimée à 944 550 habitants[4], pour un taux de croissance de 3,35%, cette ville n’est pas épargnée par la pollution. L’activité économique de la population de la veille engendre une prolifération des déchets plastiques dont les conséquences sont ressenties quotidiennement. Depuis quelques années, la vieille ville est confrontée d’une manière chronique aux conséquences de la dégradation de son environnement, engendrant l’avancée de la mer puis délogeant les pêcheurs, habitants de la langue de barbarie. Cela entraîne aussi la pollution de la nappe phréatique, des sols et de l’air. Les décharges de déchets plastiques concernent également la dégradation du cadre de vie de la population de manière plus générale.

En France, la Loi Grenelle II[5] ainsi que l’ordonnance du 17 décembre 2010, dans le domaine des déchets, insistent sur les actions de prévention, de réduction, de collecte, de traitement et de recyclage des déchets ; elles encouragent en particulier la valorisation des déchets, en termes énergétiques. Elles soutiennent des systèmes individuels de collecte et de traitement des déchets ainsi que des éco-organismes auxquels les producteurs/importateurs/exportent versent « une contribution financière et transfèrent leurs obligations tout en assurant leur gouvernance ». Le Code de l’environnement français précise également qu’un déchet cessera d’être « soumis au régime juridique des déchets et redeviendra un produit dès lors qu’il aura été traité dans une installation adaptée et aura subi une opération de valorisation, notamment de recyclage ou de la préparation en vue de (sa) réutilisation »[6].

Au sein de l’Association Grain d’Espoir Sénégal, la Direction de l’Environnement réunit plusieurs dizaines de juristes environnementalistes volontaires afin de réfléchir à long terme sur ce sujet. L’Association tisse sont réseau en Afrique et dans les pays Francophones. Elle a placé à sa tête, M. Alassane DIALLO, activiste environnementaliste, et M. Papa Thierno NDOYE, juriste environnementaliste et spécialiste des territoires Français et Sénégalais. Le président de l’Association Gd’ES, M. El Hadji El Malick NIANG ainsi que les membres de la DRH de Gd’ES, M. Oumar BAH et Mme July BABIGEON, sont en train de mobiliser des énergies afin de porter un projet d’écovillage et de production d’emballages biodégradables à Lampsar, en périphérie de Saint-Louis du Sénégal. Il devient donc urgent de trouver des solutions pour faire face à cette forme de pollution, qui entraîne des conséquences immenses sur l’environnement et la santé de la population.

I. Un projet de formations professionnelles et d’autonomisation de 27 600 jeunes femmes sénégalaises

Dans le cadre d’une importante campagne de professionnalisation des femmes du Sénégal vivant majoritairement en milieu rural, l’Association Grain d’Espoir Sénégal (Gd’ES) s’engage dans une lutte sans merci contre la pauvreté et la promiscuité sous toutes ses formes. L’Association recherche actuellement de nouveaux bénévoles, des fonds financiers ainsi que des apports matériels afin de poursuivre ses actions bénéfiques. Grâce aux soutiens que l’Association Grain d’Espoir Sénégal continue de rechercher, une phase pilote primordiale et indispensable pourra commencer afin d’implanter le projet de développement durable en question dans les 552 communes que compte le Sénégal. Cela permettra à des milliers de femmes et d’enfants de trouver, par elles-mêmes, des solutions aux problèmes qu’ils vivent et auxquels ils sont quotidiennement confrontés. Ces problèmes, déjà bien cernés par l’Association Gd’ES, sont d’ordre environnemental, social économique, éducatif et sanitaire.

Le présent projet humanitaire va permettre ainsi aux femmes bénéficiaires déjà identifiées, d’acquérir des compétences pratiques et professionnelles ainsi que de valoriser plusieurs produits locaux et artisanaux. Ceci afin que, désormais, ces nombreuses femmes puissent s’organiser, entreprendre des actions visant à leur procurer des revenus réguliers ainsi qu’améliorer la vie de leurs familles. Ce programme va couvrir l’ensemble du Sénégal. Une fois lancé, le projet va s’ouvrir aux bailleurs du monde entier. L’objectif principal poursuivi par celle-ci est de rendre autonome la femme Sénégalaise vivant dans une précarité avancée et en milieu rural. Cette opération humanitaire va de cette façon concerner directement plus de 27 600 femmes ainsi que toucher indirectement, des milliers de personnes de façon durable. Les objectifs de Gd’ES visent à développer à la fois un projet d’aménagement de leur cadre de vie ainsi qu’à les former dans les domaines du développement durable.

Les domaines de formation de la communauté des 27 600 jeunes femmes concerneront en effet : la gestion des déchets et le recyclage des matières plastiques polluant les paysages du Sénégal, la fabrication d’emballages biodégradables, les énergies renouvelables, la gestion de projets agronomiques et paysagers ou encore les nouvelles technologies dédiées au développement durable. Il a pour but de gérer à la fois un projet de formation et d’aménagement d’un écovillage afin que cette communauté de femmes devienne autonome. Les lois environnementales doivent être renforcées et repensées, des solutions techniques doivent être trouvées. July BABIGEON a proposé que l’agronomie fasse partie de ce projet de développement économique,  en s’appuyant par exemple sur des projets tels que ceux de Yacouba Sawadogo. En effet, ces jeunes femmes pourraient gérer des cultures destinées à contribuer à l’autosuffisance alimentaire voire le commerce extérieur de denrées alimentaires.

II. Un projet pilote d’écovillage à Lampsar

Un vaste site de plusieurs hectares à Lampsar, localisé en périphérie de la ville de Saint-Louis, sera aménagé afin qu’une première partie de la communauté des 27 600 jeunes femmes très précaires puissent y devenir autonomes et créer plus des centaines d’entreprises. Le projet d’aménagement de ce grand site rural consistera en un écovillage composé comme suit :

  • De locaux d’hébergement, de formation et de conférence ;
  • D’un centre de santé
  • Une station de tri des déchets ;
  • Un mini forage et une centrale photovoltaïque solaire ;
  • Agrémenté d’un projet paysager et agriculturel (verger, place publique, boisements, embellissements, élevages d’animaux, cultures agricoles et maraîchères …).

Selon les autres mots du président de l’Association, M. El Hadji El Malick NIANG : « le projet verra jour sur le site de Lampsar, à 25 kilomètres de la mythique ville de Saint-Louis du Sénégal. Nous comptons y construire un site de conditionnement de fruits, légumes et céréales, une unité de fabrication d’emballages biodégradables, une centrale photovoltaïque, suffisamment puissante pour alimenter tous les villages avoisinant en énergie solaire, une unité médicale moderne pour soulager les populations locales, un centre de formation en entrepreneuriat, artisanat et informatique ainsi que d’autres investissements fort utiles pour l’épanouissement de la femme africaine ».

III. Une équipe pluridisciplinaire et conduite de projet dédiée

L’Association Humanitaire mène une campagne active de recrutements de bénévoles et stagiaires via LinkedIn depuis l’été 2020. Concernant l’équipe actuelle, en plein développement, elle cherchera à se déployer et intégrer, à terme, plus de 250 spécialistes associés pour la réalisation du projet humanitaire.

Nous avons mis au point une Charte Organisationnelle et une méthode de management inspirée de la méthode PRINCE2 ainsi que de la conduite de projet urbain Français, afin de mieux piloter la gestion de projet. Sur cette base, le schéma ci-joint présent les étapes de travail du projet. La phase de travail actuelle porte sur l’établissement de « feuilles de route » ou « road maps ». Initiative proposée par M. Oumar BAH et Mme July BABIGEON, la restructuration interne et récente de l’Association a pour but de l’organiser en différents groupes -Directions et Divisions-. Gd’ES s’organise ainsi actuellement en 7 Directions thématiques :

  • La Direction des Ressources Humaines (7 membres);
  • La Direction de la Communication dénombre, 35 membres volontaires;
  • La Direction du Développement et des Partenariats : 12 membres bénévoles;
  • La Direction de l’Environnement : 20 bénévoles;
  • La Direction de l’Ecovillage : 57 volontaires;
  • La Direction de la Formation : 17 membres;
  • La Direction de l’Economie Verte : 20 membres volontaires.

A la tête de chaque Direction, 2 Co-Responsables ont été nommés en respectant la loi de la parité Femmes-Hommes dans la répartition des postes (50% de Femmes et 50% d’Hommes), et ce, malgré une forte dominante de candidatures masculines. En effet, nous souhaitons promouvoir, en amont, l’emploi des Femmes engagées pour l’Afrique, ou bien originaires du Continent Africain. Nous souhaitons bâtir une équipe multifonctionnelle : nous trouvons des membres volontaires dans les domaines très variés afin d’ajouter plus de valeur ajoutée au projet humanitaire. Designers graphistes pour travailler sur la nouvelle charte graphique de l’Association, journalistes et community manager pour diffuser les actualités de Gd’ES, juristes de l’environnement pour sensibiliser aux enjeux environnementaux du projet, architectes, urbanistes, paysagistes, géographes, géomètres, spécialistes de la gestion des déchets et des énergies renouvelables, etc.

Signé le 25 Novembre 2020

Par :

DIALLO Alassane, activiste environnemental, enseignant en Chimie à l’UAD, Co-Directeur de la Direction de l’Environnement au sein de l’Association Humanitaire Grain d’Espoir Sénégal.
NDOYE Papa Thierno, juriste de l’environnement, spécialiste des territoires Français et Sénégalais, Co-Directeur de la Direction de l’Environnement au sein de l’Association Humanitaire Grain d’Espoir Sénégal.
NIANG El Hadji El Malick, enseignant dans le domaine des SVT, président de l’Association Humanitaire Grain d’Espoir Sénégal (contact : Niangtaf@gmail.com)
BAH Oumar, consultant RSE / Membre du Collectif RH chez Cassiopée & Company, Co-Directeur de la Direction des Ressources Humaines de l’Association Humanitaire Grain d’Espoir Sénégal.
BABIGEON July, Co-Directrice de la Direction des Ressources Humaines, Association Humanitaire Grain d’Espoir Sénégal, urbaniste et paysagiste de formation.


[1] MELGES Kate (Senior Oceans Plastics Campaigner, Greenpeace USA), infolettre Greenpeace USA, « Plastic industry scare tactics », vendredi 17 Juillet 2020.

[2] MARTINKO Katherine, « Scientists Can Detect Microplastics in Human Tissues » , média Treehugger, 20 Août 2020.

[3] SOW Moustapha, « Des jeunes s’organisent pour collecter et traiter les déchets de plus en plus nombreux à Saint-Louis, Sénégal, mais l’activité risque de cesser par… manque d’ordures », Revue « Cités, territoires, gouvernance », Février 1998.

[4] Recensement datant de 2015.

[5] La loi « Grenelle II », ou loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 porte sur l’engagement national pour l’environnement (appelée aussi loi ENE).

[6] Code de l’environnement français, article L. 541-4-3.

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